Dogman, présenté en compétition à Cannes et ayant reçu un prix d’interprétation pour son acteur principal, met en lumière un personnage singulier et touchant. Un film dont on ne sort pas indemne.

Dogman est un film italien réalisé par Matteo Garrone, déjà venu en compétition à Cannes en 2015 avec Tale of Tales. Cette fois-ci, Garrone nous raconte l’histoire d’un toiletteur pour chiens discret mais dont la vie va basculer lorsqu’un de ses vieux amis sort de prison.

Ce personnage, bien que simple et singulier, est la clé de la réussite du film. En effet, comme le titre du film l’indique, c’est un dogman, littéralement un « homme chien », que l’on peut prendre au sens propre d’homme-animal. Au cours du film, on assiste à son évolution, tantôt docile et amical mais parfois aussi violent et agressif. Ce personnage nous fait donc s’interroger à propos de notre animalité et de nos rapports envers les autres, qu’ils soient dominants ou dominés.
L’acteur principal, quasi inconnu, est la vraie révélation du film. Juste de bout en bout et au physique parfait pour le rôle, il dégage quelque chose d’attachant tout en sachant parfois déborder de rage et de violence, surtout vers la fin du film où l’apothéose de son jeu est plus que jamais présente.

Impossible, donc, d’en sortir indemne. On en retire le sentiment d’avoir appris quelque chose sur nous-même tout en ayant passé un très bon moment. À travers une réalisation parfaite mais pas non plus trop appuyée, le film nous donne de vrais moments d’émotion et parfois même d’humour. Le scénario étant lui aussi assez bien travaillé et bien rythmé,  il nous entraîne dans un univers si particulier qu’il nous rappellera parfois certains films néoréalistes.

En résumé, Dogman est une de ces pépites dont Cannes seul possède le secret. À défaut d’avoir reçu la Palme, il mérite amplement son prix d’interprétation pour son acteur principal qui fait impression pour sa qualité de jeu et sa sincérité à faire vivre son personnage.