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SoulWorker · Un MMO gratuit de plus… Vaut-il le coup?

Au sommaire
  1. Le retour de l'esthétique coréenne
  2. Un système de combat intéressant
  3. Une difficulté bien équilibrée
  4. Un endgame plutôt vide
  5. Un clair manque de variété, et une histoire un peu faible


Après un long passage en bêta ouverte depuis le 26 février 2018, SoulWorker entame enfin sa sortie officielle. Le jeu du développeur Lion Games édité par GameForge connait un franc succès en Orient, notamment en Corée et au Japon, et s’apprête à toucher le marché européen et nord-américain. Il s’agit d’un jeu d’action Massivement Multijoueur en ligne avec des composantes de jeu de rôle (MMORPG), ou comme on dit en France, un meuporgue.

Dans SoulWorker, on peut jouer 4 héros (ou Soulworkers) différents, qui agissent un peu comme des classes. Il s’agit de Haru, Lilly, Stella et Erwin.

De gauche a droite: Lilly, Erwin, Haru, Stella.

La sortie de nouveaux personnages au compte-goutte est prévue pour l’année. Comme souvent avec ce genre de jeu, les versions orientales ont de l’avance sur celles de l’occident : ainsi, la version coréenne dispose déjà de deux Soulworkers supplémentaires : Jin et Iris. On peut donc s’attendre à ce que la version européenne reçoive petit a petit plus de contenu, ce qui reste après tout un bon point pour un MMORPG.

 

Le retour de l’esthétique coréenne

Ce qui frappe instantanément avec SoulWorker, c’est la profondeur avec laquelle ce titre se baigne dans une esthétique orientale, et plus précisément l’esthétique coréenne. On rappellera l’abondance de MMORPGs Coréens sur le marché; juste de tête, je peux citer Tera, ArcheAge, Black Desert Online, Elsword, Blade and Soul, et bien d’autres encore. Parmi les points communs dans leur esthétique, on citera le style japonisant, particulièrement intégré dans SoulWorker à travers des graphismes clairement ciblés vers les fans d’animés japonais, mais aussi une certaine emphase sur les éléments sexués. Le nombre de personnages jouables féminins est bien plus grand que celui de personnages masculins, et ces personnages féminins sont généralement des archétypes destinés a appeler a la libido des joueurs à travers des physiques de poitrine exagérées (jiggle-physics et autres) ou des vêtements aguicheurs.

Ici, néanmoins, on pousse quasiment à l’illégal, avec l’hyper-sexualisation de personnages bien en dessous de la majorité. Ainsi, courir en tant que Stella Unibell (pour votre mémoire, une petite fille qui s’exprime encore comme un enfant de 6 ans) vous vaudra un culotte-shot percutant et permanent. Tandis que certain apprécieront certainement cela, il est de mon avis que ce genre de choix de design est un défaut certain.

On appréciera tout de même des graphismes sympathiques en Cel-Shading, avec des effets de particules plutôt travaillés. Les environnements du jeu peuvent paraître vides de temps en temps (notamment les donjons, qui semblent un peu trop carrés et sans-intérêt) malgré un certain nombre d’interactions qui vendent un monde quelque-peu vivant.

Je me rappelle par exemple avoir été touché de recevoir la visite de ce chien à la sortie d’un de mes premiers donjons, qui est venu me rejoindre et interagir avec moi. Ce genre de petites touches peut parfois réellement vendre l’immersion dans un jeu.

 

Un système de combat intéressant

Un des seuls éléments qui différencient SoulWorker de la plupart des autres MMORPGs coréens est son gameplay: on approche ici d’un combat ou les combos ne se font pas réellement par enchaînement de coups individuels mais par enchaînement de compétences. On peut effectuer des attaques simples à l’aide du clic de la souris, ou utiliser des compétences avec les touches du clavier.

Une attaque simple:

Certaines compétences s’exécutent automatiquement à la suite d’autres en réenclenchant le bouton de la compétence précédente, créant des combos fluides d’attaques puissantes.

Au fur et a mesure que notre personnage augmente de niveau, cet arsenal de compétences s’agrandit : on se retrouvera bientôt à ne quasiment plus effectuer de coups normaux ! Certaines mécaniques de combat différent aussi selon le personnage, notamment par la façon dont fonctionnent les équivalents aux Points de Magie dans la plupart des MMORPGs, avec Erwin qui utilisera une barre de munitions, par exemple.

C’est finalement un gameplay qui s’approche légèrement de celui de Black Desert Online, mais d’une façon moins intéressante et complexe. Si c’est le combat de SoulWorker qui vous attire, je vous conseille donc plutôt de vous tourner vers le MMORPG Black Desert Online.

 

Une difficulté bien équilibrée

Finalement, un des meilleurs points de SoulWorker reste son équilibrage. Nous avons déjà tous trop joué à des MMORPGs dans lesquels les 10, 20, 30, voir même 50 premiers niveaux ne présentent absolument aucune difficulté. Des jeux dans lequel le gameplay ne devient que réellement intéressant après une dizaine d’heures de jeu. Ce n’est pas le cas avec SoulWorker, qui est difficile dès le premier moment de jeu. On a un système dans lequel les ennemis, plus particulièrement les boss, infligent des dégâts qu’on pourrait presque qualifier de colossaux. Quand 4 coups suffisent à mettre fin à votre vie, vous restez prudent et stratégique.

Si il y a bien un type de jeu que je n’apprécie pas, c’est celui qui restent toujours dans la facilité. Si un jeu a de l’opposition, elle se doit d’apporter un réel challenge au joueur, ou elle finira très rapidement par devenir complètement inintéressante.

Bien entendu, la difficulté ne doit pas être mal implémentée, et avec SoulWorker, on a de la chance, les game designers ont fait leur boulot. Ainsi, les attaques les plus puissantes du boss sont télégraphiées (signalées par une animation ou une zone de futur dégâts) bien à l’avance. Ainsi lorsque l’on est touché, on l’a toujours venu venir et on ne peut blâmer le jeu pour avoir pris des dégâts.

Un boss (pantin noir) télégraphie une attaque verticale (marques rouges)

Ce système de combat difficile est balancé par la toute première bonne utilisation des potions que j’aie vu dans un MMORPG. Il s’agit presque de jamais vu pour moi. Ici, les potions sont quasiment nécessaires à la survie contre les boss ou les grandes vagues d’ennemis.

Elles s’activent rapidement et ont un très léger cooldown. Et surtout, surtout, elles sont faciles à récupérer. Leur prix n’est pas particulièrement élevé et la plupart des ennemis ont une chance d’en faire tomber. Ainsi, on ne se sent jamais mal d’utiliser une potion.

Si vous avez comme moi toujours l’idée du « je devrais garder ça pour plus tard, j’en aurai peut être besoin », SoulWorker va vous faire un plaisir inimaginable en vous laissant pour la première fois oublier cet aspect.

Le combat est donc toujours agréable et se déroule généralement de la façon suivante : attaque simple, attaque simple, esquive, grosse attaque, attaque, potion, attaque… On a finalement un combat dynamique dans lequel on ne se contente pas d’appuyer sur le même bouton sans cesse jusqu’à la victoire.

 

Un endgame plutôt vide

Dans l’état ou est SoulWorker actuellement, une fois atteinte le niveau 55, le jeu devient ce pour quoi les jeux coréens sont connus : une fête au grind sans réel intérêt ni réelle difficulté. Le jeu manque pour l’instant crucialement de contenu, mais on peut s’attendre a ce que celui-ci arrive à travers diverses updates. Les coréens disposent déjà de contenu absolument nécessaire à la survie au long terme d’un MMORPG, a savoir un mode Joueur contre Joueur (qui selon les retours n’est que moyennement satisfaisant) et des donjons « raids » particulièrement difficiles.

Pour l’instant, si vous êtes amateur d’endgames fournis et comptez vous investir à fond dans un jeu, SoulWorker n’a pas encore de quoi vous combler.

 

Un clair manque de variété, et une histoire un peu faible

On s’approche enfin des derniers points de cet review et probablement de ceux les plus discutables. SoulWorker souffre avant tout d’un grand manque de variété : au point où en est le développement du jeu, on dispose de 4 personnages (bientôt 5 puis 6) à peine customisables.

Voila la customisation de personnages poussée au plus loin:

Cela mène à une abondance de personnages absolument similaires et un ennui visuel complet. De plus, le loot que vous récupérerez sur les adversaires ne sera pas visible; le sera seulement celui que vous pouvez obtenir à l’aide de vrai argent.
Le petit nombre de personnages en fera également soupirer quelques uns. Dans l’état actuel, si vous êtes principalement intéressé par le contenu des jeux auxquels vous jouez, vous serez plus heureux avec un jeu comme Elsword et ses 12 personnages et 37 spécialisations, au moins le temps que SoulWorker s’étoffe un petit peu.

Le dernier mauvais point que l’on pourra citer ici est l’histoire qui atteint des niveaux abyssaux : les dialogues de SoulWorker sont presque pathétiques tellement ils semblent enfantins et inintéressants, au possible. Le jeu crée un univers sans aucune logique qu’il explique de la pire façon possible, à travers des dialogues et cinématiques qui vous feront grincer des dents et détruire votre barre d’espace, à force de vouloir les faire passer.

Un très mauvais point pour SoulWorker donc, puisqu’à défaut de contenu ou d’endgame intéressant, le jeu aurait tout à fait pu agripper les joueurs à l’aide d’une histoire intéressante.

La leçon d’aujourd’hui sera probablement qu’il ne sert a rien d’avoir de magnifiques designs si le contenu n’est pas intéressant et qu’il ne sert pas à grand chose d’avoir un bon système de combat si on n’a pas d’intérêt à continuer de l’utiliser.

 

Si vous avez des questions sur SoulWorker ou voulez juste me parler, n’hésitez pas a m’envoyer un tweet à @Sagaan42, ou a me joindre par mail (contact professionnel seulement) via samuel@reward-line.fr .



5
Bien, sans plus

SoulWorker

SoulWorker n'est finalement pas un titre qui changera votre vie. Si vous êtes un fan du genre du MMORPG coréen et des graphismes rappelant vos animés favoris, je vous conseille plutôt de vous attaquer à des titres comme «Elsword». Si vous avez néanmoins déjà nettoyé tout les jeux du genre, SoulWorker calmera votre addiction pour un moment.

Avantages

  • -Un gameplay intéressant et quelque peu novateur
  • -Une difficulté bien ajustée

Inconvénients

  • -Un manque de variété flagrant
  • -Un essai pathétique à une histoire
  • -Certaines mécaniques maladroites
Journaliste Jeux vidéos, Étudiant en Game Design
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1 commentaire sur “SoulWorker · Un MMO gratuit de plus… Vaut-il le coup?

  1. Nico dit :

    Génial l’article ! Un bon “décortiquement” du jeux pour un bon “jugement”/”avis”. De quoi se poser des questions sur le futur des MMO ?

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